Les enfants ont des droits fondamentaux !
Un enfant nait avec une identité, un nom, un prénom, une filiation, un histoire ancestrale, des traits physiques, des antécédants médicaux.
Il est ainsi URGENT de comprendre que les enfants ne sont pas quelque chose qu'on possède mais bel et bien des êtres humains qui méritent le respect de leur dignité et le respect de leurs droits fondamentaux.
Association Adoptés du Maghreb
Ensemble pour retrouver nos familles, défendre les droits des adoptés du Maghreb et protéger les plus faibles.
Nécessité de créer Adoptés du Maghreb
L'association Adoptés du Maghreb est née de la nécessité pour les Maghrébins adoptés de Tunisie, d'Algérie et du Maroc d'avoir un accès facilité à leurs origines.
Actuellement, surtout lorsqu'on vit en Europe, on ne sait pas très bien par où commencer pour retrouver notre maman ou notre famille, en général.
Faut-il s'adresser à un organisme type MAI (Mission pour l'adoption Internationale) pour la France, le DJEG (Direction régionale de l'enfance et de la jeunesse) pour la Suisse ou faut-il mieux se rendre directement dans notre pays de naissance ?
Faut-il se rendre directement à l'orphelinat/à la pouponnière où nous avons été pris en charge après notre naissance?
Faut-il effectuer un test ADN? Est-ce que ça fonctionne réellement ou est-ce une arnaque?
Beaucoup de questions se posent lorsqu'on commence à s'intéresser à comment retrouver nos racines.
En plus de la peur de découvrir d'où l'on vient, pourquoi notre maman n'a pas pu nous garder, vient également la difficulté de se faire entendre, d'être compris en tant qu'adopté et de voir l'accès à notre véritable identité respecté.
En effet, autant en Tunisie, en Algérie qu'au Maroc, les procédures de recherches sont actuellement très compliquées, notamment à cause des tabous entourant la naissance des adoptés maghrébins souvent nés hors mariage, donc nés d'une situation que nos pays musulmans préfèrent cacher.
En Islam, avoir des relations hors mariage est considéré comme Haram = interdit , et malheureusement les sanctions peuvent être très lourdes surtout pour les femmes qui tombent enceintes et leur(s) bébé(s)...
Rejet social, rejet familial, violences, manque de moyens financiers et même prison, peuvent condamner une relation naturelle entre une maman et son enfant.
Ces situations dramatiques forcent ainsi la maman à confier son enfant à la protection de l'enfance de son pays ou directement à l'orphelinat.
Le bébé ou l'enfant se retrouve ensuite dans plusieurs cas de figures; il est adopté par Kafala ("adoption" islamique, celui-ci, le Makful, garde théoriquement son identité intacte et est pris en charge par des tuteurs nommés Kafils), il est adopté en plénière (souvent le cas des adoptés qui vivent en Europe car les pays Européens ne reconnaissent par vraiment la Kafala.), ou encore il reste malheureusement en institution car considéré comme "inadoptable" pour diverses raisons (âge, couleur de peau, handicap, problèmes comportementaux).
Il y a ensuite deux catégories d'adoptés Maghrébins; ceux qui ont la chance de grandir dans leur pays, et ceux qui sont déracinés, adoptés en Europe ou en Amérique du Nord, et qui doivent tout apprendre de leur pays, de leur(s) cultures et de leur langue(s).
Ces adoptés déracinés vivent ainsi une déchirure supplémentaire car ils connaissent mal, voir pas du tout, leur pays et ont ainsi des difficultés à se construire une identité saine et en accord avec qui ils sont.
Dans les sociétés majoritairement blanches, les adoptés racisés, dont les adoptés Maghrébins, sont forcément ramenés à leurs origines et donc aux clichés souvent négatifs inhérents à celles-ci.
Quand on n'a pas une représentation claire d'où on vient, qu'on entend que des clichés négatifs voir insultants sur nos origines, comment s'aimer pleinement ?
Notre association Adoptés du Maghreb souhaite ainsi remédier à cela, mais aussi régler à la source le problème des abandons forcés en soutenant les mamans célibataires grâce à des parrainages et à des ateliers. Nous souhaitons également créer des parrainages pour que les enfants en institution reçoivent tout ce dont ils ont besoin; confort, soins adaptés et liens affectifs avec un adulte qui pourra les accompagner vers l'épanouissement et la réussite.
L'équipe Adoptés du Maghreb
La fondatrice et présidente, Amna Jaouadi
Amna est née en 1995 à l'hôpital régional de Sidi Bouzid (centre de la Tunisie).
Elle est ensuite transportée lors qu'elle a une dizaine de jours vers Bouchoucha, l'orphelinat de Tunis situé à la Manouba.
En avril 96, elle est ensuite adoptée par des Suisses caucasiens, qui changent son prénom et nom de famille. Ses adoptifs la déracinent complètement en l'emmenant dans leur pays; la Suisse.
Amna grandit avec beaucoup de questionnement sur ses origines mais reste avec l'intime conviction que sa mère l'aime malgré qu'elle n'ait pas pu la garder auprès d'elle.
La tunisienne n'a en sa possession que de maigres indices sur qui est sa maman; elle a le nom complet de celle-ci (prénom, nom de son père, de son grand père et nom de famille).
En 2021, Amna a 26 ans et se décide à faire durant l'été le test ADN via MyHeritage, le plus populaire en Europe et chez les Africains du Nord.
En Octobre, Amna reçoit plusieurs informations importantes concernant son identité; elle découvre qu'elle est majoritairement Amazigh, qui est le peuple originel en Afrique du Nord, et elle découvre que des membres de sa famille éloignée ont fait le même test qu'elle.
Un des cousins, Farouk, avec qui Amna partage 5.6% d'ADN en commun, lui indique par message que la famille de sa maman, la famille Jaouadi, vit dans son village situé à une quarantaine de kilomètres de la ville de naissance de Amna.
La piste semble prometteuse. Amna fait une recherche Facebook ciblée grâce au village donné et contacte plusieurs femmes se nommant comme sa maman mais aussi des cousines probables.
Une de celles-ci répond et indique miraculeusement que sa maman était sage-femme lors de la naissance d'Amna et de son frère jumeau.
Enfin, à l'âge de 26 ans, le 21 novembre 2021, Amna est mise en contact avec sa maman qui souhaite la connaître.
Sa maman répond à toutes ses interrogations et l'invite à plusieurs reprises chez elle, dans son village.
Après avoir retrouvée sa maman, Amna prend conscience de l'importance de connaître ses racines et de les célébrer.
Cette expérience personnelle motive Amna à aider les autres adoptés du Maghreb à faire de même grâce à son association Adoptés du Maghreb.
Aujourd'hui en 2024, Amna se bat pour récupérer sa vraie nationalité, celle du pays de ses ancêtres et où elle est née ; la nationalité Tunisienne.
Aider, Défendre, Sensibiliser
Rejoignez-nous pour aider les adoptés du Maghreb à retrouver leur famille, défendre leurs droits et sensibiliser sur l'importance de la kafala.